Ordo Inquis - Présentation

"Par le sang vous avez juré. Auberge "L'Archer Retrouvé" à l'heure où le nouveau jour commence."

Ce fut le début de tout. Cette phrase si simple a effacé mes rêves de gloire aussi sûrement qu'une épée traversant mon coeur arrêtera ma vie en ce monde. Il avait juré de m'avoir libéré. Mais Il avait aussi promis qu'il aurait toujours besoin de ses fidèles.
Par le sang j'ai juré.
On m'a toujours dit que l'on quittait jamais l'ordre que j'avais rejoint de son vivant. Seule la Mort nous libère de nos serments. Et encore...

"-Par le sang je jure de servir l'Aquilonie. Devant Mitra et mes pairs je dédie ma vie à mon Royaume. Par mes actes je suis et serais à jamais, Légionnaire."


Nous sommes encore dans un moment que l'on pourrait considéré comme charnière. Les Pictes s'agitent prêt de la frontière Bossonienne, les Cimmériens subissent l'assaut des Vanirs, et les Stygiens ont réveillé un mal plus ancien que tous les royaumes existants.
Même en Aquilonie, considérée comme le refuge du savoir et de la civilisation, le peuple s'agite. Les nobles ne sont pas tous fidèles à Conan 1er, le roi Barbare. Afin de canaliser l'énergie de ses nobles les plus impétueux, celui ci à autorisé la colonisation des Royaumes Frontaliers. De féroces combats se préparent pour ces terres riches, mais cela va donner aussi une opportunité aux ennemis du roi de se réunir et de contrôler d'immenses ressources en toute impunité.
Partout la guerre guette.
Le Roi Conan sait qu'il ne peut plus quitter Tarantia, il est le garant de l'unité de l'Aquilonie, un symbole à détruire pour tous ses ennemis et un exemple à suivre pour tous ses fidèles.
Bien que le Roi possède un excellent réseau d'espions et d'informateurs dirigé par Keaira et que la Légion se déplace dans tous l'Aquilonie pour porter la Parole et la Justice du Roi, il est des endroits et des cas qui ne peuvent être résolu par ces deux moyens.
Voilà pourquoi nous existons.


L'auberge était déserte, j'ai passé les deux dernières heures à en observer les entrées mais il semblait qu'elle était fermée pour la nuit. Prenant mon courage à deux mains, je poussais la porte principale du bout de mon épée, elle était ouverte. Au moment où je rentrais, le crieur annonçait la moitiée de la nuit.
"-Vous êtes à l'heure, Erasmus."

Cette voix. Même dissimulé, les traits qui se dessinaient indistinctement dans l'obscurité m'était
familier. Ainsi donc, c'était grave.

"-Vous avez connu des entrées plus flamboyantes, Sire."
J'imaginais le sourire se dessiner, et je voyais le haussement d'épaules plein d'ironie.
"-Vous avez quitté l'uniforme de la Légion, je ne peux me permettre d'apparaître pour un simple... mercenaire.
-Vous avez été aussi un simple mercenaire, fut un temps, même un voleur si j'ose dire."
Il se radossa à sa chaise, un moment silencieux, perdu dans ses pensées.
"-Comment m'avez vous retrouvé?
-Keaira."

Je grimaçais à ce nom. Keaira. Les souvenirs affluèrent mais je refusais de laisser court à mes pensées. Seul le moment présent décidait de la vie ou de la mort en Hyboria.

"-J'aurais dû m'en douter. Que me voulez vous?
-Vous savez ce qu'il se passe en Hyboria ces temps ci, n'est ce pas Erasmus?"

Il savait, il me connaissait trop bien. J'aurais pu oublier tout, et être le mercenaire que je voulais être mais non... Les habitudes rendent la vie bien difficile.

"-Je suis au courant de certaines choses, oui. Et vous savez pourquoi je suis parti et pourquoi je veux me rendre dans les Pays Frontaliers.
-Oh mais vous irez, enfin si vous y arrivez. Mais... vous avez juré. Rappelez vous ce que vous avez entendu le jour où vous êtes devenu Capitaine: "Vous serez mes yeux, pour que je puisse voir ce qui arrive à mon peuple. Vous serez mes oreilles, pour entendre ce que mon peuple veut me dire. Vous serez ma voix, pour porter mes paroles partout en Aquilonie. Et vous serez ma main, que ma justice puisse frapper les traîtres et les criminels où qu'ils se terrent."
-Que me voulez vous?"

Je prenais soin de bien détacher chaque mot de ma dernière phrase. Il m'avait coincé, mais ce n'est pas pour autant que je pouvais supporter plus que ce que j'accepterais de souffrir.

"-Que vous redeveniez ces Yeux, ces Oreilles, cette Voix et cette Main. Vous êtes toujours libérer de votre service dans la Légion et vous pouvez toujours courir après votre destin. Mais l'Aquilonie a besoin de ses fidèles, tous ses fidèles. Cherchez et démasquez les traitres, écoutez et débusquez les complots, annoncez la colère de l'Aquilonie à ses ennemis et détruisez les de votre main. Vous travaillerez dans l'ombre puisque vous n'êtes plus Légionnaire Noir. Mais vous aurez la liberté pour vos méthodes et la discrétion pour vous couvrir. Devenez ce que vous voulez, qui vous voudrez, je m'en moque. Mais je ne vous ferais pas oublier vos serments."

Je ne répondis rien, que répondre qui ne soit pas évidence. je m'asseyais, vaincu par ce qu'il m'arrivait. Mais je ressentais aussi une exaltation, une fierté que je n'avais pas ressenti depuis longtemps. Je me le cachais mais cela me manquait aussi.

"-Voici votre sceau, et ceci est votre lettre de créance. Ils vous donneront l'autorité quand vous en aurez besoin. Peu importe comment vous vous nommerez. Sachez juste que cela ne vous ouvrira pas toutes les portes ni ne vous protégera contre tout. Vous êtes un des premiers d'un nouvel ordre, mais vous n'êtes qu'un homme et cela ne vous rends pas indispensable."

Je regardais ce sceau, cette chevalière d'or d'une simplicité exemplaire mais orné d'un symbole finement gravé que je ne connaissais pas. Je savais ce que contenait le parchemin, je le laissais de côté pour prendre l'anneau. Je ne pouvais reculer, et je la passais à mon index, le geste vaudrait toutes les paroles. Je me levais et commençais à partir quand je l'entendis au moment où je passais le seuil:

"-Bonne chasse, Erasmus Ardes. Nous nous retrouverons plus tard."

Et je quittais l'auberge en tournant le dos à mon ancien commandeur, Sire Eron Ramius, un des plus grand Commandeur de la Légion Noire du Roi Conan 1er.